vendredi 11 août 2023

Chez eux à Dax

A part les Pedrazas et les Pallares de septembre, les cartels de "chez eux à Dax" n'ont (eux aussi) que très peu d'intérêt (en théorie) pour les aficionados. Le mano a mano Juli / Luque est très attendu. Alors, comme les reseñas taurines sont devenues un immense mensonge collectif, nous tenterons de vous en proposer un bilan factuel. Et en attendant, nous vous (re)proposons notre compte-rendu de la corrida "historique" de l'an dernier.

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LUQUE PARTAGE SON TRIOMPHE AVEC (LES PETITS) LA QUINTA

Madeleine 2023 - Cela fait maintenant plusieurs années que Daniel Luque "marche sur l'eau"
- capture internet -


Il y a 23 ans, lors de la dernière corrida du siècle (!!!), toujours chez eux à Dax, les excès touchaient déjà les trophées des hommes ; mais on n'y ajoutait pas ceux de bêtes essentiellement collaboratrices. La grâce d'un toro est unanimement reconnue désormais comme une récompense au torero. C'est une erreur. En 1995, lorsque Joselito fit plier et se rendre un Cuadri au Moun (un peu comme Luque aujourd'hui au 5), il ne voulait pas partager les honneurs avec le toro ! Il estimait que le seul mérite lui revenait ! Et c'était vrai...


Que s'est-il donc passé lors de cette fameuse corrida ? 4 toros terciados pour commencer. Le 1er noble et fade (comme au Moun) ; les 3 autres encore moins bons. Le 5ème était mieux présenté, plus vieux, plus « pesant », plus rustique, plus intéressant. Très bonne faena. A l’image de son niveau d’il y a quelques années face aux Pedrazas (notamment). Et de son niveau du moment finalement ! Tout le mérite revient au torero ! Le 6eme est un toro mobile et galopeur. Luque le torée trop vite mais les gens, sous la pluie, sont en transe, et explosent devant les super big luquessinas de clôture !!! Luque veut gracier un toro (car c’est devenu la consécration pour les toreros ?!?) ; la question s’était déjà posée au 5ème. Le palco exauce le souhait de Dani « sans qu’il ne puisse en être autrement ». La question des qualités du toro ne se pose même pas…

Sans triomphalisme, Luque aurait coupé (au moins) 4 oreilles : 1 au premier, 2 au 5ème, 1 au 6eme. Ce qui est excellent. Il réalisa 5 coups d’épée (sur 5) incroyables de précision. Aucune des récompenses aux toros n’étaient méritées (ni les vueltas, ni l’indulto, et l’indulté ne méritait même pas une vuelta).

Ce qui est frappant, c’est « l’absence de critères ». Bien au 1er, Luque coupe 1 oreille, mal au 4ème, il en coupe 2. Ensuite, c’est l’engrenage, le rouleau compresseur de l’euphorie collective…

Nous aurions bien aimé voir un 6eme estoconazo !!!